Psoas contracturé et fascia

Question d’un lecteur

Suite aux lectures, j’ai sans doute une contracture au psoas, la même des deux côté mais beaucoup plus prononcé à droite.

J’avais déjà identifié cela, mais une lombalgie récalcitrante m’amène à prendre en charge ces « noeuds » de manière plus sérieuse.

Il y a quelque chose que je ne comprends pas et qui m’a toujours fait rejeté l’hypothèse d’un psoas contracturé.

Je ne comprends pas comment se muscle lorsqu’il est en relâchement, comme par exemple dans Pavana Muktasana (allongé sur le dos, genou ramené vers le ventre), peut déclencher une sensation proche de son insertion distale, cette fameuse raideur au pli de l’haine.

Je me dis qu’il doit y avoir une « poulie » qui créer un point renvoi et donc étire l’insertion lorsque l’on ramène la cuisse conte la poitrine…

En cherchant un peu aujourd’hui, pour comprendre, j’ai trouvé des planches où le ligament inguinal était représenté.

Est-ce lui la poulie que je cherche et qui explique cette sensation d’étirement ?

J’aimerais comprendre, car il semble que mon psoas soit le coupable idéal dans la gêne que j’ai actuellement.

Merci pour votre (ton) éclairage.

Bonjour F., je ne suis pas sûre de comprendre pleinement votre question, et je préfère toujours répondre par une question ouverte, qui vous amène à mieux comprendre votre corps, plutôt que de vous assener une vérité, fort probablement fausse, sans vous avoir jamais vu.

Point 1/ la lombalgie est rarement dû à un élément isolé « déplacé ou blessé ». C’est bien tentant de se dire qu’on doit avoir mal au dos à cause de son psoas car il suffirait alors de détendre son psoas pour ne plus souffrir.
1 cause = 1 solution probable, cela plaît à notre esprit humain.
Sauf que le plus souvent la douleur est multifactorielle : elle vient du corps physique (bio), de vos croyances et de votre environnement (psychosociale). Je n’insinue pas que la douleur est dans la tête. Elle est bien réelle, mais entretenue et amplifiée par des éléments psy.
Là, c’est la période des fêtes de Noël, j’ai très souvent eu des patients présentant un lumbago de Noël par exemple…
Qu’en pensez-vous? Est ce que vous pensez que votre douleur est liée à un seul élément? Est-elle ancienne? Bien connue? Venant par périodes?

Point 2/ dans Pavana Muktasana, les douleurs sont fréquentes en compression du pli de l’aine (ligament inguinal ou autres structures ligamentaires de la hanche). Typiquement, l’élève sent un serrement/ pincement intense quand il amène son genou vers le ventre, souvent d’un seul côté, et cela l’empêche d’aller plus loin, sauf à écarter le genou sur le côté.
Est-ce votre cas?

Bien à vous,
Muriel

Point 1: J’ai des problèmes de santé mentale, c’est chronique et cela génère du stress, lui aussi plus ou moins chronique.
Donc non, je ne pense pas que ce problème ne soit lié qu’à un seul élément. Il est lié à mon état émotionnel et aussi à mon état de santé mentale.
Je me suis fait mal en septembre, juste après une très mauvaise nouvelle (le lendemain).
Néanmoins les tensions qui n’étaient pas vraiment invalidante auparavant sont présente depuis fort longtemps.
Je constate aussi que la douleur et la mobilité varie quotidiennement en fonction de mon moral.

Point 2: Mon ressenti dans Pavana Muktasana est identique à ceux que je peux avoir lors de l’étirement d’un muscle, au niveau de l’insertion et du tendon du muscle étiré.
C’est pour cela que j’ai du mal à comprendre, le muscle est en compression, et je ressens un étirement.
D’où ma question par rapport au ligament inguinal.
Si le Psoas « tourne autour » lors de la flexion de la hanche, il serait normale de ressentir un étirement.
Mais je ne sais pas si j’arrive à être clair.

Ce que je me dis aussi par rapport au premier point, c’est que si l’état mental et la contracture sont en corrélation, vu qu’il m’est très difficile de contrôler mon état mental en période délicate, peut être qu’agir sur la détente des muscles contractés (ce qui me semble envisageable) pourrait influer aussi sur la sphère mental. Comme lorsqu’on agit dessus en prenant le contrôle du souffle.
Bref peut être qu’en comprenant mieux l’anatomie et les contractures que je ressens, je peux mieux gérer mes problèmes mentaux.
Totalement fou ou réaliste ? Ce serait peut être plus facile et donc plus efficace que d’essayer vainement de gérer les émotions et les pensés…

Bien à vous.
Franck.

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Bonjour Franck, merci pour vos partages :pray: et merci particulièrement d’inaugurer ce forum.

Votre parcours montre bien les aspects multifactoriels de la douleur. Je ne souhaite pas soigner par internet, je vous donnerais donc juste 2 conseils :

  • visualisez la douleur lombaire comme un vase qui déborde. Votre corps a naturellement une forte capacité d’adaptation aux aléats de la vie (blessures, mais aussi stress, santé mentale, relationelle…)

  • Actuellement vous souffrez des lombaires, votre vase déborde, votre organisme a dépassé ses capacités d’adaptations. Comment pourriez vous le plus simplement possible vider un peu votre vase ? (Améliorer votre sommeil? votre alimentation? soulager votre stress chronique ? …), ce n’est pas forcément en soulageant le psoas, qui n’est qu’une facette du problème.

Pour le psoas, oui je comprends ce que vous dites. Vous n’étireriez que la partie qui se réfléchit entre le ligament inguinal et l’insertion distale. Ma foi, ce n’est pas une théorie que je connais (je redis pour les lecteurs que c’est plus souvent un problème de compression), mais si vous le ressentez comme ça dans votre corps, respectez votre ressenti.

Cependant, je préfère la fin de votre email. N’essayez pas trop de couper les cheveux en 4 autour de votre psoas :wink: . Intellectualiser un peu son ressenti c’est top, Intellectualiser trop c’est contre productif je trouve.

Je vous invite donc vraiment à travailler dans le sens du relâchement : détente des muscles contracturés, travail de l’expiration dans les pranayama, méditation (sauf contre indication de votre psychiatre).

Oui, je vous confirme que le travail corporel est efficace pour apaiser l’état mental et émotionnel en dehors de pathologies psychiatriques (= mais c’est un champ que je ne connais pas) , mais inutile d’être expert en anatomie, appuyez vous sur votre ressenti et particulièrement l’écoute de votre respiration.
Tant qu’elle reste fluide, calme, apaisée, vous « travaillez » dans le bon sens !

Vous souhaitant un bon rétablissement !

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Bonjour Muriel, Merci pour tous ces bons conseils. Il est clair que je ne souhaites pas être « soigné » en ligne, je préfère me réapproprier le soin et devenir mon propre « soignant ».

En ce sens, un forum tel que celui ci pourrait effectivement aider pas mal de personnes en leur donnant la possibilité d’échanger sur leurs approches des difficultés de santé.

Vos conseils sont intéressants, car justement ils m’aident à mieux comprendre et me donnent des pistes. C’est passionnant et à la fois rare, me semble-t-il, de pouvoir échanger ainsi pour retrouver une autonomie par rapport à la gestion de sa propre santé.

L’image du vase me parle énormément, et je ne peux que valider cette image dans mon cas personnel et actuel.
Des changements positifs et importants ont lieu dans ma vie, mais la transition est très inconfortable. Elle prend du temps… J’ai donc confirmation de ce que je pensais.

J’ai aussi cette fâcheuse habitude de vouloir couper les cheveux en quatre, et même pourquoi pas en huit, puis en seize… :grinning:.
Sur ce point vous voyez juste également.
J’ai ce besoin de comprendre les choses avant de pouvoir les prendre en charges.
Il est difficile je trouve, et en tous cas pour moi de rester sur le flou quant au « pourquoi du comment ».
Quand je commence à creuser j’ai beaucoup de difficulté à m’arrêter.
Donc là aussi vos conseils sont de bon ton.

Je vais continuer à travailler sur ces contractures et sur d’autres que j’ai déjà identifié, car c’est une porte d’entrée à mes difficultés et savoir que je m’en occupe me rassure. Mais ce sera peut être moins ciblé et spécifique que ce que je fais actuellement.

Une fois encore un grand merci pour cet échange constructif.

Très belle journée à vous et belle pratique.

Franck
.

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Un grand merci pour votre retour encourageant pour mon travail et ce nouveau-né de forum.

Si cela vous rassure, je suis passée par une phase où j’avais vraiment besoin d’intellectualiser la douleur de mes patients, de comprendre quelle structure « bloquait » dans leur corps physique, de chercher UNE solution …

Et puis, après quelques années à réaliser que plus je soignais, moins j’avais de certitudes (au début, je supposais qu’il fallait appliquer les protocoles appris à l’école de kiné)…j’ai lâché vers une vision plus globale de mes patients (psychosomatique)…jusqu’à renoncer à totalement à être kiné (car il y avait malentendu sur l’attente du patient => soignez mon dos) et ce que j’avais envie de transmettre (pour faire simple… où en êtes vous dans votre vie, vers quels changements je peux vous guider?).

En tant que yogi, vous avez déjà de nombreuses ressources et une excellente connexion à votre corps pour trouver vos solutions.

Au plaisir, donc !

Muriel

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Bonjour, je ne sais pas si ce message sera intéressant pour le forum, mais aujourd’hui clairement, je note une diminution de la douleur.
Je ne sais pas ce qui en est responsable, car j’ai beaucoup pratiqué depuis une semaine (je ne le fais pas toujours je dois bien l’avouer).
Ce que je note c’est que dés le réveil ce matin, le mouvement était plus aisé grâce à la diminution de la douleur.
J’ai commencé à pratiqué Yoga Nidra depuis quelques jours, pour favoriser un relâchement global, musculaire, nerveux et psychologique. Je vais essayer d’en faire une séance quotidiennement.
J’ai intégré certains des étirements pour le psoas à ma pratique, et en regardant la vidéo sur le piriforme, je n’ai pas pu m’empêcher de me demandais si il ne jouait pas aussi un rôle dans mes contractures.
Alors je me suis dit que ce n’était pas forcément essentiel d’avoir cette réponse et que, si je pratiquais tous les jours tout allait se régler gentiment.
Et ce matin, début d’abaissement de la douleur, c’est encourageant.
Je pense mais je ne peux l’affirmer que la visite du blog et les échanges de ces jours ci y ont contribué.
J’ai beaucoup réfléchis sur cet image du vase qui déborde, et il est certain que tout ne se joue pas sur le tapis.
La bienveillance et la pertinence des échanges vécues ici est rassurante, cela me fait du bien.
Sans vouloir accaparer trop de temps avec des réponses inutiles, il me semblait intéressant de signaler une évolution positive, nous avons parfois tendance à oublier de le faire et, noter que les choses s’arrangent me semble très important.
Belle journée.
Un grand merci…

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Merci beaucoup pour ce partage hyper positif. Je suis sûre qu’il sera éclairant pour d’autres. Retrouver de la fluidité, lâcher quelquechose plutôt que d’être volontariste, faire confiance aux capacités d’autoguérison… se rassurer…s’apaiser sur sa douleur… Bref, facile à dire, bravo à toi d’avoir trouvé ce chemin vers un cercle vertueux.

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Des nouvelles du Psoas.
J’ai un peu changé mon approche.
Je marche plus et j’allonge le pas lorsque je me promène avec les chiens.
Cette marche plus consciente me fait beaucoup de bien, je ressens l’étirement et la compression du psoas à chaque pas. Les jours où je ne vais pas marcher, j’ai plus de douleurs, c’est certain.
Depuis que je marche ainsi les douleurs lombaires s’estompent doucement, je ressens encore une gène dans les postures, mais je peux bouger, je ne suis plus coincé.
En plus de cette marche, je pratique beaucoup plus Yoga Nidra.
Je découvre cette pratique et me demande comment j’ai pu passer à côté avant.
Cela aussi je pense joue un rôle important dans l’amélioration de ma douleur.
Je fais aussi plus de travaille en fente qu’avant dans mes séances d’asanas.
Il est difficile de savoir ce qui est déterminant dans ces modifications, car les changements sont multi-factoriels.
Ce que je constate, c’est que je suis plus détendu du psoas !!!
Alléluia !

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Bravo, j’en profite pour rebondir sur un point : la marche étire alternativement le psoas si on fait un vrai pas postérieur (en gros, on ne piétine pas, mais on allonge le pas), ce qui n’est absolument pas le cas de la course à pied, où le psoas n’est pas étiré, mais travaille juste en contraction.

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Merci Franck c’est agréable de vous lire car vous prenez les douleurs avec un peu d’humour tout de même !
Avec l’âge je commence aussi à trouver ce genre d’espace ce qui n’empêche pas ma curiosité de comprendre, mais celle ci s’élargit, jusqu’à régulièrement accepter que tout ne va pas rentrer dans l’ordre pour toujours, mais qu’à force de patience douceur discernement tendresse, ça s’apaise.
Et aussi ça change mon rapport au monde, à la fameuse Réalité dont parle le yoga.
Je m’intéresse de plus en plus dans ma transmission du yoga à ce ressenti subtil large et global .
Et lorsqu’on passe aux postures " très physiques" , c’est encore plus passionnant…le gel fascia par exemple.
Ce qui est aussi réjouissant c’est la sensation que l’histoire est sans fin.:pray: Merci beaucoup Muriel aussi pour ta douce et précieuse parole :heart:

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Merci Lyl, alors je ne sais pas si cela est opportunt mais je suis plus à l’aise avec le tutoiement…
Donc Lyl, si tu veux bien me parler du gel fascia… Je ne connais que très peu de choses sur les fascias, je suis donc très curieux…
Merci…

Oui,le tissus fascial est comparé à un gel, voir ” Fascinant Fascias” sur Arte .
Avec cette représentation, le coprs n’est plus aussi dur, dense, il est plus fluide , c’est en lien avec le concept de tensegrité.
Depuis que je suis attentive à cela ma pratique est plus fluide .
J’aime beaucoup les exercices de Munz Floor à ce propos.
Et la gymnastique sensorielle de Christian courraud.
Je pense que les ostéopathes sont sensibles aux ressentis des fascia. C’est pas vraiment nouveau, mais encore en exploration quand même dans le milieu du yoga et de la science je pense. En avoir la représentation et la sensation m’intéresse.

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Bonjour Ly, pour les ostéopathes, non ce n’est pas nouveau. Une bonne partie de notre formation repose sur la fasciathérapie.

Pour les anatomistes, les fascias sont connus et décrits depuis le XIXème longtemps, mais je pense que la médecine allopathique ne leur prêtait pas d’intérêt thérapeutique jusqu’aux travaux du Dr Jean Claude Guimberteau, micro chirurgien de la main, qui a exploré les problématiques de glissement/ adhérences sous la peau des tendons fléchisseurs, et s’est donc tourné vers l’étude des fascias début des années 2000, avec ses films « Promenades sous la peau ». https://youtu.be/lTzXdMF8ZIc?si=EA5YcgSt6QMKxREB

Actuellement, je dirais que l’importance des fascias fait consensus pour les chirurgiens et de nombreux thérapeutes manuels…la question actuelle est plutôt : comment soigne-t-on les fascias? Est-ce que la pratique du yoga est bénéfique pour le fascia?

A vos réponses ! :slightly_smiling_face:

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passionnant ,
pressée de vous lire… car je n’ai pas de connaissance sur cette question … le yoga est il bénéfique pour les fascia
Ou pourrait-il aggraver des situations sur ce sujet ?

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AAAHHHHHHH clairement le yoga peut aggraver certaines situations fasciales (mais à la louche le yoga améliore quand même 90% des situations ) …Quelqu’un a une idée de pouquoi ? C’est une notion assez connue maintenue… J’ai également écrit dessus…

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Suggestion d’un lecteur

Bonjour c’est ma première intervention.
Au sujet des fascias je suis jean François Brabant sur face book vous devriez regarder ce qu’il fait si vous ne le connaissez pas et lire ses publications sur les fascias.
Il pratique la myofasciologie qui est différent de la fasciatherapie.

Trop d’étirement en force ?

Oui, trop d’étirement tout court, sur un corps déjà hyperlaxe par exemple, qui nécessiterait plutôt du tonus et du gainage.