Yin yoga et hyperlaxité

Bonjour
ça fait un moment que j’avais envie d’aborder le sujet du yin et de l’hyperlaxité. Je viens d’écouter le replay du troisième jour du défi anatomie et l’évocation du yin m’amène à poursuivre ici.
Je suis hyperlaxe (surtout hanches) et je sais qu’il y a des réserves par rapport à la pratique du yin dans ce cas. Je pratique par ailleurs (et beaucoup + souvent) un yoga dynamique avec des étirements toujours actifs, ce qui m’a évité les réelles blessures (mais pas les mini tendinites ici ou là de temps en temps). Le yin m’apporte ce relâchement que je n’ai pas ailleurs. Une bulle de lâcher prise alors qu’en hatha ou vinyasa, je suis toujours en contrôle. Je ne vais pas loin du tout dans les postures, je recherche surtout une sensation de muscles (et de mental) relâchés.
Je serais intéressée par votre retour sur le sujet yin sans risque pour hyperlaxe ??
Pour info, je suis formée yin 50h et j’ai appris pas mal de petites astuces pour ne pas trop tirer sur certains muscles (plantes des pieds au mur (ou sangle) pour la pince, pour ne pas trop fatiguer les ischios… et depuis, je me sens plus sécure dans ma pratique de yin.

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Géniale cette question Cathy !

Tu apportes là toutes les réserves que je souhaite apporter aussi dans le cadre du yin yoga et de l’hyperlaxité à savoir :

:white_check_mark: réflexion sur la pratique physique en général =

Ta pratique du yin est équilibrée par une pratique avec renforcement musculaire => parfait.
Tu pourrais même envisager, si tu le souhaites, des activités physiques encore plus axées sur le renforcement musculaire = Pilates, musculation avec haltères, course à pied, rando en montagne, aquagym, cycle, football - pourquoi pas hein??? -, danse …

:white_check_mark: réflexion sur la limite du mouvement = j’avoue que lors de mes premiers cours de yin, je n’ai pas du tout entendu la consigne de ne pas aller au bout du mouvement (soit l’enseignant ne l’a pas dit, soit je n’avais pas envie de l’entendre !!! C’est important dans la pédagogie de comprendre ces notions d’ego … si on peut aller plus loin, souvent on VEUT aller plus loin…).
Du coup, je trouvais le Yin catastrophique pour les hyperlaxes => rester plusieurs minutes, en bout de course, en passif (sans protection musculaire) était pour moi l’assurance de tirer encore plus sur les structures fasciales déjà trop lâches chez des hyperlaxes.
Ensuite, j’ai eu l’occasion de me former un tout petit peu à l’enseignement du yin et là, surprise, première consigne = installer son élève à la moitié de sa course et tenir ! ça change tout ! aucun risque pour les structures fasciales du coup.

Mais qui pratique réellement ainsi dans un cours collectif de yin? Combien vont au max de leur amplitude, comme moi (pourtant kiné) pour se prouver…je ne sais trop quoi d’ailleurs?

:white_check_mark: Enfin dernier aspect = le puissant effet relaxant que tu n’obtiens pas dans d’autres pratiques. Je comprends, ceci est personnel et indiscutable, c’est ton ressenti.

Je pense donc que dans ces conditions, tu peux pratiquer sans risque. Par curiosité, explore d’aller encore moins loin dans l’amplitude et vois si tu as le même effet de relâchement. Viens nous dire ici ce qui se passe dans ton ressenti !

Merci pour ce post très intéressant. J’espère que tu auras beaucoup d’autres partages d’expériences :woman_in_lotus_position::folded_hands:

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Merci beaucoup Muriel pour ton retour !

  • A tire personnel : je me suis rendue compte que par exemple faire la chenille (paschimottanasana) en version haute en dos rond avec un gros bolster sous le front était hyper relaxant et étirait mon dos en douceur. Comme je suis toujours en étirement muscles engagés, mon dos est toujours bien droit dans les flexions avant et rarement relâché.
  • J’ai appris en formation à utiliser les accessoires pour diminuer l’amplitude chez les hyperlaxes (ex : empêcher la jambe arrière de descendre trop bas en lézard/dragon en posant le haut de la cuisse sur un bolster), et c’est très agréable de pratiquer comme ça, en sécurité.
  • Pour mes élèves : aller à +/- 50% de ses capacités, c’est la première chose que je dis. Et je précise que pour les + souples, on sera plutôt à 30% qu’à 70% de son max
  • Je précise aussi que le but du yin n’est pas de devenir + souple (ça peut être effectivement un effet secondaire). Mais de chercher des sensations d’étirement/compression pour mobiliser les tissus profonds et travailler sur les méridiens. En général, le lien posture/méridien suscite beaucoup d’intérêt et ça détourne de l’envie d’aller à son max :wink:
  • Et comme tu le suggères, en + d’un yoga hatha ou vinyasa assez dynamique une dizaine d’heures par semaine, je fais effectivement un peu de course à pieds et surtout je fais du renfo ciblé avec un coach 2 ou 3 fois par mois (renfo/stabilité chevilles-genoux-hanches) : ça a changé ma vie :grinning_face: ça faisait des années que mon ostéopathe me le conseillait, il avait raison !!! :joy:
    Je suis curieuse d’autres retours d’expérience !
    PS : pour info, les personnes qui viennent dans mon cours de yin sont plutôt des personnes entre 40 et 70 ans qui recherchent un yoga méditatif qui passe par le corps. On aborde souvent pendant la séance des thèmes philosophiques, mythologiques et temps de méditation pure. Je m’attendais à des personnes qui veulent s’assouplir, mais pas du tout. C’est un yoga qui me parait très inclusif si bonne utilisation des supports.
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